Diagnostic Termites

1.1    Pourquoi ?

Il serait réducteur de cantonner le diagnostic termites uniquement à ces insectes. Ce diagnostic est beaucoup plus générique et englobe le périmètre de tous les insectes xylophages et les champignons lignivores qui portent atteinte à la structure du bois dans le gros œuvre et le second œuvre. Cependant seul le diagnostic termites est obligatoire dans les villes dont le préfet a déclaré un arrêté préfectoral. Dans les Alpes Maritimes, l’arrêté préfectoral est le n°2017-319. Cependant, l’étude des champignons lignivores, et notamment la mérule (le bien nommé cancer des maisons) est vivement conseillé sachant que les dégâts provoqués sont sans commune mesure sur la santé des occupants et sur l’intégrité de la structure du bâti. Aucune règle n’existe pour le mérule mais la loi Alur n°2014-366 du 24 mars 2014 a organisé un système informatif sur la mérule, notamment sur l’incinération des bois du logement.

La première loi votée fût celle du 8 juin 1999, la loi n°99-471 tendant à protéger les acquéreurs et propriétaires d’immeubles contre les termites et autres insectes xylophages suivie du décret n°2000-613 du 3 juillet 2000 imposant une déclaration à la mairie avec accusé de réception ou directement contre décharge et devenue obligatoire pour les propriétaires ou les occupants (loi L.133-4).

L’injonction de procéder à la recherche de termites ainsi qu’aux travaux est prise par arrêté du maire et notifiée au propriétaire de l’immeuble qui doit faire parvenir sous 6 mois l’état parasitaire sous peine d’amende (R.133-1). Le propriétaire justifie la réalisation des travaux préventifs ou d’éradication en adressant au maire une attestation, établie par une personne exerçant l’activité de traitement et de lutte contre les termites distincte de la personne ayant établi un état du bâtiment relatif à la présence de termites, certifiant qu’il a été procédé aux travaux correspondants. C’est l’article L.133-6 qui pose le cadre de l’état de présence de termites lors d’une vente.

Le décret n° 2014-1427 du 28 novembre 2014 modifiant le décret n°2006-591 du 23 mai 2006 a fixé les règles de construction et d’aménagement dans le but d’assurer la résistance des ouvrages aux termites et autres insectes xylophages.

L’arrêté du 7 décembre 2011 modifiant l’arrêté du 30 octobre 2006 définit les critères de certification des compétences des personnes physiques réalisant l’état relatif à la présence de termites dans le bâtiment et les critères d’accréditation des organismes de certification. Le décret n°2006-1653 du 21 décembre 2006 sur les durées de validité des documents constituant le DDT fixe la durée de validité de l’état du bâtiment relatif à la présence de termites à 6 mois.

L’arrêté du 7 mars 2012 modifiant l’arrêté du 29 mars 2007 définit le modèle et la méthode de réalisation de l’état du bâtiment relatif à la présence de termites. La norme en vigueur est la NF P03-201 de février 2016. Elle indique que le diagnostic doit également faire mention de tous indices d’agents de dégradation biologique dans le paragraphe « constations diverses ». La norme qui régit le constat de l’état parasitaire est la NF P03-200 de mai 2016.

1.2    Bois – Champignons lignivores – Insectes xylophages

1.2.1   Le bois

Une grande partie d’ouvrage dans le bâtiment est construit en bois notamment dans le gros œuvre (charpente, plancher, ossature, …) et le second œuvre (parquet, menuiseries, …). Il en existe des dizaines d’espèces, toutes plus ou moins sensibles aux attaques parasitaires.

Le bois se décompose en plusieurs couches.  La composition du bois est donnée en figure 1. Généralement, les parties attaquées par les insectes sont l’Aubier et le Duramen.

Les différentes couches de l’arbre
Figure 1 Les différentes couches de l’arbre

Il existe deux types de sève :

  • La sève brute (ascendante) riche en sels minéraux absorbés par les racines est convoyée à travers l’Aubier par le Xylème jusqu’aux feuilles où la production de glucose se réalise par photosynthèse :  6 CO2 + 6 H2O + énergie solaire → C6H12O6    + 6 O2 (dioxyde de carbone  + eau + énergie solaire→ sucres + oxygène)
  • La sève nutritive (descendante) constituée de glucose est convoyée dans le liber par le Phloème, tissus produits dans le Cambium (comme le Xylème).

Lorsque les vaisseaux de l’Aubier cessent de convoyer la sève, ils se bouchent et s’imprègnent de différentes substances comme des dépôts de tanins et d’oléorésines. Pour certaines espèces d’arbre, l’Aubier est non différencié c’est-à-dire qu’il n’y a pas de différences de coloration avec le bois parfait (sapin, épicéa, peuplier, …). Dans le cas contraire, on l’appelle Aubier différencié ou bois duraminisé. Les Cernes constituant le Duramen (cercles concentriques) constituent le nombre de bois produit en une année entre le printemps et l’été. Plus il est large, et plus les conditions de croissance sont bonnes. La figure 2 indique la structure des 2 types d’arbres que sont les résineux et les feuillus. Les cellules du bois sont liées par la Lignine. La Cellulose, principalement constituée de glucose, est la principale source de nourriture pour les termites et insectes xylophages (figure 3).

Structures des arbres de type résineux et feuillus - Termites
Figure 2 Structures des arbres de type résineux et feuillus
Matières organiques dans le bois - Termites
Figure 3 Matières organiques dans le bois

La mesure d’humidité du bois est le pourcentage de la masse d’eau qu’il contient par rapport à sa masse anhydre (dépourvue d’eau). Le bois, en séchant, perd d’abord l’eau contenue dans ses cellules (eau libre) jusqu’au point de saturation (phase de ressuyage) où il va commencer à perdre l’eau liée (d’imprégnation) aux membranes cellulaires. A ce stade, le bois va se déformer avec retrait de matière. Le point de saturation (« jeu du bois ») est aux environs de 30% pour toutes les essences. Le bois est anisotrope caractérisant un très fort retrait en radial (débit sur quartier) et en tangentiel (débit sur dosse 1,5 à 2 fois > au radial) par rapport au retrait axial, très faible. Lors de la coupe, il est important de regarder la coupe du bois pour jauger son retrait. La figure 4 représente les diverses définitions des coupes du bois.

Les coupes dans le bois - Termites
Figure 4 Les coupes dans le bois

En général, les feuillus sont ceux qui ont les retraits les plus forts, suivi des résineux et des bois exotiques. En fonction de la température et surtout de l’humidité de l’air ambiant, le bois se stabilise à une humidité d’équilibre, dite équilibre hygroscopique, presque indépendante de l’essence du bois. Cet équilibre hygroscopique se situe entre 13 à 19°C en extérieur en France. Pour limiter le retrait, il faut que la coupe en fabrication se fasse entre 15 et 16% pour des éléments extérieurs (volets, fenêtres, …). Il existe 2 types de séchage :

  • Naturel : stockage sous abri et ventilé mais long ;
  • Artificiel : cellules de séchage sur 4 à 20 jours.

Les bois pour la construction sont traités et sont différenciés par classe selon leur utilisation et les risques biologiques. Le tableau 1 définit les 5 classes.

ClassesSituation en serviceExemple d’emploisRisque bio
1Bois sec avec une humidité < 20%Menuiseries intérieures à l’abri de l’humidité : parquet, escalier, portes, …Insectes / Termites dans les régions infestées
2Bois sec avec risque d’humidification occasionnelle > 20%Charpentes, ossatures, …Insectes / Champignons de surface / Termites
3Bois soumis aux intempéries à humidification fréquente > 20%Bardage, fenêtre, porte d’entréePourriture / Insectes Termites
4Bois dont l’humidité > 20%Bois en contact avec le solPourritures / Insectes / Termites
5Bois en contact avec l’eau de merPiliers, bois immergésPourriture molle mollusque
Tableau 1 Classes du bois et des risques biologiques

Il existe également une classification selon la durabilité naturelle du bois vis à vis des champignons lignivores qui ne concerne que le bois parfait. La notation s’échelonne de 1 à 5, 1 étant très durable et 5, non durable. Concernant la durabilité face aux capricornes et aux vrillettes, il existe 2 notations :

  • D pour durable ;
  • S pour sensible.

Pour la durabilité face aux termites, il existe 3 coefficients :

  • D pour durable (n’implique pas une résistance totale) ;
  • M pour moyennement durable ;
  • S pour sensible.

Il existe également une classification selon l’imprégnabilité du bois pour le traiter et s’échelonne sur 4 niveaux. Le niveau 1 étant imprégnable et 4, non imprégnable même sous pression (autoclave) pendant plus de 4h00. En général, le bois parfait des feuillus est moyennement imprégnable à imprégnable. L’Aubier des feuillus est généralement imprégnable. Pour les résineux, le bois parfait est généralement très peu imprégnable et l’Aubier, moyennement imprégnable. Les procédés de traitements sont :

  • Trempage court : les pièces de bois sont immergées dans le produit de préservation ;
  • Badigeonnage et pulvérisation : proche du trempage car utilisation des mêmes produits ;
  • Autoclave : remplissage complet de toutes les cellules du bois par un produit de préservation jusqu’à saturation sous pression.

Les produits utilisés sont les sels métalliques non fixant, les oxydes métalliques fixant (cuivre, fluor, bore, arsenic, …), les produits organiques (azote, carbonates, …), les émulsions organiques en milieu aqueux, les créosotes (huiles extraites de goudrons). C’est la norme NF B50-150.3 qui définit la durabilité du bois et des matériaux dérivés du bois traités avec un produit de préservation préventif. Les dérivés sont :

  • Le contreplaqué (0,8 à 4 mm) ;
  • L’OSB (Oriented Strand Band) avec lamelles de bois encollées ;
  • Les panneaux de particules ;
  • Le MFP (Multi Fonction Panel) ;
  • Les panneaux de fibres durs, mi-durs et isolants (procédés humides) ;
  • Les panneaux MDF (Medium Density Fiberbroad) par procédés à sec ;
  • Les lamellés collé ;
  • Les panneaux de fibragglos (liant chaux), de bois ciment (liant ciment) et de gypse cellulose (liant plâtre).

A noter qu’il existe des certifications pour le bois dont celle du programme de reconnaissance des certifications forestières (PEFC) qui promeut la gestion durable des forêts.

1.2.2   Les champignons lignivores

Les basidiomycètes constituent un embranchement des mycètes couramment appelés champignons. Les champignons sont hétérotrophes (inverse d’autotrophe) c’est-à-dire qu’ils ne peuvent effectués la photosynthèse du glucose pour se nourrir. Ils doivent donc trouver leur nourriture pour subsister. Certains d’entre eux se nourrissent de bois humide qui contient le glucose et l’eau nécessaires. L’oxygène est aussi un élément très important dans la croissance du champignon. Privés d’oxygène, ils meurent. Ils doivent donc cohabiter ou parasiter :

  • En décomposant de la matière morte (ils sont alors saprophytes ) ;
  • Au détriment d’organismes vivants (ils sont alors parasites ) ;
  • En s’associant avec un organisme chlorophyllien (ils sont alors symbiotiques).

Plusieurs de ces stratégies pouvant être combinées chez certaines espèces. Les champignons lignivores ne peuvent attaquer qu’à partir de 22% d’humidité du bois et pour des températures comprises entre 20 et 30°C. La figure 5 indique les divers champignons qui poussent sur le bois. Certains sont lignicoles, c’est-à-dire qu’ils ne provoquent que des dégâts superficiels. En revanche, les champignons lignivores détruisent le bois.

Diagramme des champignons lignicoles et lignivores
Figure 5 Diagramme des champignons lignicoles et lignivores

La phase d’attaque des champignons lignivores commence par l’étendue des mycéliums (racines) dont les ramifications sont les hyphes. Le mycélium sécrète des diastases qui digèrent la cellulose et la lignine. Par exemple, pour la mérule, le mycélium peut s‘étendre sur 1 km par jour pour rechercher l’eau. Ensuite, la lignine (perte de rigidité) est attaquée suivie de la cellulose (perte de l’élasticité). L’état finale de décomposition est l’état de pourriture.

La plupart des champignons ont une reproduction asexuée par multiplication végétative (mycélium). Certains ont une deuxième phase de reproduction sexuée par dissémination des spores. Cette phase est la fructification. La lumière est indispensable à cette phase. En phase végétative, les champignons lignivores sont très difficiles à sonder. Ils se nichent généralement derrière les doublages donc difficilement repérables. Le sondage doit être sonore dans un premier temps puis l’utilisation du poinçon est nécessaire.

1.2.3   Les termites

Les termites, parfois surnommés fourmis blanches, sont des insectes de l’embranchement des Arthropodes. Ils font partie des isoptères (tête orthognathe perpendiculaire à l’axe du corps, paires d’antennes moniliformes et 2 paires d’ailes de taille similaire) qui comptent environ 281 genres et 2 600 espèces. Il existe 7 espèces de termites en France. 6 correspondent à des termites souterrains du type Reticulitermes et la septième fait partie de la catégorie des Kalotermes Flavicolis (figure 6). Il est possible de trouver une espèce de Kalotermes de bois sec tropicale importée de type Cryptotermes Brevis. Ces différentes espèces se nourrissent de cellulose et de lignine. 55 départements sont touchés par les termites en métropole dont :

  • le Sud-ouest ;
  • les départements des côtes atlantique et méditerranéenne ;
  • les départements bordant les vallées du Rhône, de la Garonne et de la Loire ;
  • l’Ile-de-France.

Certaines espèces de termites, notamment dans les plateaux tropicaux, construisent des édifices coniques qui peuvent atteindre 6 à 7 mètres de haut. Ce sont des termitières en terre mâchée. Le système de galeries permet de créer une dépression chassant l’air vicié à l’extérieur et en le renouvelant avec de l’air neuf venant de l’extérieur.

Hiérarchisation des familles de termites  - Termites
Figure 6 Hiérarchisation des familles de termites

Ils sont lucifuges (fuient la lumière) et aveugles à l’exception des imagos ailés (adultes). Comme tout arthropode, leur carapace (exosquelette ou cuticule) est rigide, souple. Elle protège l’animal et sert d’accroche aux muscles permettant les mouvements, comme le squelette interne des vertébrés. Elle est composée de chitine (C8H13NO5), molécule de la famille des glucides (polysaccharide azoté), qui est synthétisée à partir du glucose ingéré par les termites et qui la synthétise à partir de l’ectoderme [JEU86]. Cette chitine se retrouve également dans les parties buccales et dans le système digestif. C’est l’un des matériaux composites les plus rigides de la nature, plus vigoureux que les os. Le corps de tous les arthropodes est revêtu de cette armure dont les diverses parties sont unies entre elles par des membranes plus flexibles leur permettant une mobilité relative. Il s’agit d’un revêtement similaire à un squelette cutané externe.

En dessous de cette cuticule se trouve une peau nommée hypoderme, qui est un tissu organisé, et dont l’épiderme présente une consistance plus ou moins épaisse. A tous les joints de l’armure, l’hypoderme conserve son état membraneux ; mais, dans toutes ses autres parties, elle s’incruste de chitine. Cette cuticule contient également en surface des hydrocarbures à longues chaînes, dont la quantité et la composition varient selon l’espèce. Ces hydrocarbures cuticulaires sont des médiateurs chimiques de contact, qui permettent aux termites de se reconnaître.

Les antennes analysent instantanément le bouquet d’hydrocarbures des individus rencontrés et le comparent à celui de l’individu lui-même. Un ouvrier en présence d’un autre individu perçoit si ce dernier appartient ou non à sa colonie par toucher d’antennes. Quand un termite rencontre un individu d’une autre espèce, il devient agressif. Les soldats de Reticulitermes disposent d’une arme toxique sur l’avant de leur tête. Il s’agit d’une glande volumineuse, dite glande frontale ou défensive, dont ils usent lorsqu’ils se sentent menacés. Elle contient des toxines qui ont parfois un effet insecticide.

Ces composés sont essentiellement des terpènes, dont la composition et les proportions relatives sont spécifiques d’une espèce. Les hydrocarbures cuticulaires des ouvriers et les substances défensives des soldats constituent la signature chimique des insectes, et sont d’excellents outils pour distinguer les espèces. De même, l’analyse des agents chimiques fournit des informations pour distinguer, au sein d’une même espèce, les individus appartenant à différentes castes (les soldats, les ouvriers, …) ou à différentes colonies ; dans ces cas, la composition chimique des hydrocarbures est identique entre les individus de même espèce. Cependant la proportion relative des composés varie. Ces hydrocarbures sont des phéromones avec plusieurs spécificités :

  • De piste : Lorsqu’ils quittent leur termitière pour aller chercher de la nourriture, ils déposent, dans la majorité des cas, des substances non volatiles sur le sol qui leur permettent de se repérer ;
  • Sexuelles : indiquent la disponibilité des femelles pour la fécondation ;
  • D’alarme : Substances volatiles libérées par un termite en cas de blessure ou d’attaque par un prédateur ;
  • De communication : permettent de compter le nombre d’individus et repérer les termites de mêmes espèces.

Les termites Reticulitermes sont hiérarchisés socialement en caste (figure 7). Pour les termites souterrains, les larves, translucides se transforment en 3 castes : les soldats qui protègent la colonie, les nymphes et les ouvriers, les plus nombreux, recherchent la nourriture pour la colonie, nettoient les galeries et recueillent les œufs. Les nymphes à long fourreaux alaires donneront les imagos. Celles à fourreaux alaires atrophiées donneront les néoténiques.

Pour les Kalotermes, les ouvriers n’existent pas. Ce sont des nymphes. Les imagos sont les insectes parfaits de la colonie. Ils sont ailés, sexués, ont des yeux fonctionnels et ne sont pas lucifuges. Ils perdent leurs ailes après l’essaimage (avril – mai). La femelle fécondée devient énorme acquérant 50 à 60 fois le volume du reste du corps. Il n’existe qu’un couple d’individus sexués par colonie : le roi et la reine.

Pour éviter que les autres termites acquièrent les caractéristiques des imagos, le roi et la reine bloquent leur évolution en relâchant des hormones spécifiques. Ces imagos, en cas de mortalité ou de bouturage de la colonie, peuvent être remplacés par des néoténiques. Pour nourrir les individus incapables de se déplacer ou de dévorer le bois, les termites pratiquent la trophallaxie en régurgitant la nourriture à partir d’un jabot qui stocke la matière prédigérée.

 Les castes chez les termites Reticulitermes
Figure 7 Les castes chez les termites Reticulitermes

Les dégâts sur le bois diffèrent selon la famille de termites :

  • Chez les Reticulitermes, le bois attaqué a l’apparence feuilletée mais les signes extérieurs sont très peu visibles (pas de trou de sortie et de vermoulure).  Seule la présence de puits d’aération pour réguler la température et l’humidité dans les galeries. Les galeries tunnels (cordonnets) que font les termites pour se déplacer vers le bois sont également visibles.
  • Chez les Kalotermes, le bois attaqué a l’apparence feuilletée comme dégradé par des termites souterrains, mais il y a présence de vermoulure à grains de 0,5 à 1 mm.

Les 3 modes de propagation sont :

  • Essaimage : Les adultes sexués quittent leur colonie pour en fonder des nouvelles ;
  • Bouturage : Par le transport de bois, terre, gravats, matériaux à base de cellulose infectés. Ce moyen est le plus important mode de propagation ;
  • Marcottage : Par réseau de galeries souterraines. Les individus sont séparés et fondent une nouvelle colonie.

1.2.4   Les fourmis

Les fourmis sont des insectes de l’ordre des hyménoptères comme les abeilles et les guêpes. Elles ont donc 2 paires d’ailes différentes. Elles ont des antennes coudées et un thorax effilé qui porte 3 paires de pattes, les ailes (pétiole entre abdomen et thorax) et sépare la tête de l’abdomen (figure 8). Certaines espèces peuvent avoir des aiguillons en bout d’abdomen. Les fourmis, à l’exception des reproducteurs, sont aptères (sans aile). Elles se développent à partir d’un œuf en passant par 3 stades (Larve ; Nymphe ; Adulte). Elles creusent de grandes galeries parallèles au sens du bois aux parois nettes et lisses sans vermoulure de 10 à 15 mm. A l’intérieur, des restes de copeaux et de débris de nourriture parsèment le sol. Comme les termites, les fourmis pratique la trophallaxie pour nourrir les autres fourmis et l’essaimage lors du vol nuptial pour créer d’autres fourmilières au printemps.

Anatomie de la fourmi
Figure 8 Anatomie de la fourmi

1.2.5   Les insectes à Larves Xylophages (ILX)

La figure 9 indique toutes les données sur les insectes à larves xylophages. A noter que tous les insectes ILX de bois sec sont des coléoptères. Ils ont des ailes antérieures épaisses, les élytres. Les ailes postérieures sont membraneuses et repliées sous les élytres.

Diagramme de la plupart des Insectes à Larves Xylophages - Termites
Figure 9 Diagramme de la plupart des Insectes à Larves Xylophages

1.2.6   Les méthodes de traitements

Les points d’entrée des termites dans le logement concernent l’assise du bâtiment. Ces points d’entrée peuvent être :

  • Des fissures dans le dallage ;
  • Des jonctions entre 2 matériaux différents ;
  • Les percements du plancher pour les gaines et fourreaux ;
  • Des joints de dilatation ;
  • Les seuils de porte d’entrée et porte fenêtre ;
  • L’isolation.

Pour se débarrasser des termites, il existe communément 2 méthodes : les barrières chimiques et les pièges-appâts. L’objectif des barrières chimiques est d’imprégner les murs, le sol et le bois de produits répulsifs par forage. Pour les pièges-appâts, le but est d’empoisonner les termites avec de la nourriture contenant une matière active a effet différé. Une de ces matières attaquent directement la synthèse de la chitine rendant fragiles les cuticules lors de la prochaine mue. Pendant la trophallaxie, les ouvrières vont contaminer tous les termites, notamment les imagos. Ces inhibiteurs sont des Régulateurs de Croissance des Insectes (RCI) comme le Diflubenzuron et le Hexaflumuron.

Pour le traitement contre les ILX, le protocole est le suivant :

Sondage / Bûchage / Brossage / Dépoussiérage / Injection (produit certifiés CTB P+ ou similaire) / Application de surface.

Pour les champignons, il n’y a malheureusement pas de traitements. La seule solution est de remettre conforme les conditions de salubrités du logement. Il est généralement trop tard quand on repère le champignon. Tout le bois du bâtiment est incinéré et toute trace de mycélium doit être éradiquée en brûlant les murs. Si la fructification a eu lieu, il est possible que des spores aient infecté tout objet du logement, dans ce cas tout doit être désinfecté.

Les dispositifs de protection du 27 juin 2006, modifié par l’arrêté du 16 février 2010 sont un ensemble de mesures de prévention des risques d’infestation du bâtiment :

La protection entre le sol et le bâtiment contre l’action des termites est réalisée, au choix du maître d’ouvrage, par une des solutions suivantes :

  • barrière physique – Termifilm / Hauteur d’atteinte des gaines ³ 1,3 m
  • barrière physico-chimique – Termifilm
  • dispositif de construction contrôlable, sauf pour les départements d’outre-mer.

1.3    Méthodologie

Avant tout diagnostic, il convient de demander quelques renseignements au donneur d’ordre afin d’optimiser notre mission sur place. Cette procédure est décrite dans la partie Cadre et méthodologie de travail de ce mémoire.

Le propriétaire ou les occupants devront permettre l’accès aux différents locaux. Le diagnostiqueur ne devra jamais faire le démontage d’un élément dont il n’est pas sûr de pouvoir replacer comme à l’initial sous peine d’engager sa responsabilité en cas de dégradation.

Le diagnostic est une investigation de tous les éléments du logement (en bois et autres) dans tous les locaux. Aux abords du bâtiment, il faut établir une inspection du périmètre à une distance de 10 mètres de l’emprise (arbres, végétaux, souche, poteaux, …).

A l’intérieur, le sondage sur les éléments en bois doit se faire à l’aide d’un poinçon, d’un couteau et, le cas échéant, d’une hachette mais la vérification doit se faire sur TOUS les éléments constituant le logement, sans exception. Il est demandé de chercher tout indice susceptible de prouver la présence d’infestations de termites.  Et autres attaques biologiques (champignons lignivores, ILX, …) : galerie tunnel, vermoulures, ailes, formes et diamètres des trous, … . Les termites les plus répandues étant les Reticulitermes, les seuls éléments visibles qui permettent leur repérage sont les cordonnets qu’ils laissent lorsqu’ils creusent des tunnels. Les joints de dilatation, les fissures et les gaines électriques sont des points d’entrée à inspecter particulièrement s’ils sont accessibles.

Ce repérage doit se faire de l’extérieur vers l’intérieur et du rez-de-chaussée jusqu’au comble avec l’aide d’un croquis (non obligatoire mais conseillé). La procédure d’investigation est simple mais le repérage doit être minutieux.

1.4    Rapport et conclusions du diagnostic Termites

Le rapport doit comporter toutes les données administratives relatives au propriétaire (et donneur d’ordre) et celles concernant la société de diagnostics avec les documents réglementaires (attestation sur l’honneur, attestation de certification, …).

Un premier tableau doit référencer toutes les pièces visitées accompagné d’un tableau qui énumère chaque élément minutieusement inspecté. Les conclusions sont de 2 types :

  • Absence d’indices d’infestation de termites ;
  • Présence d’indices d’infestation de termites.

S’il y a présence de termites, le diagnostiqueur détaille, selon ses connaissances, la famille, le genre et l’espèce des termites. Il doit également énumérer tous les volumes, ouvrages, parties d’ouvrage et éléments qu’il n’a pas pu examiner avec les justifications. Le diagnostic doit également faire mention de tous indices d’agents de dégradation biologique dans le paragraphe « constations diverses » et les moyens d’investigation utilisés : méthodes et outils.

Enfin, le rapport doit également comporter les mentions suivantes :

  • le présent rapport n’a de valeur que pour la date de la visite. Il est exclusivement limité à l’état relatif à la présence de termite dans le bâtiment objet de la mission ;
  • la référence au présent document ;
  • la mention suivante : « L’intervention n’a pas eu pour but de donner un diagnostic de la résistance mécanique des bois et matériaux » ;

La procédure d’édition du rapport se trouve dans la partie 5 de la norme NF P03-201.