Diagnostic de l’amiante
Une étude publiée sur le site du Sénat indique qu’entre 1965 et 1995, 35000 personnes sont mortes de maladies liées à l’amiante. Selon une étude de l’IHME (Institute for Health Metrics and Evaluation), 217 000 personnes seraient mortes dans le monde de maladies liées à l’amiante en 2016. Le diagnostic de l’amiante est donc une nécessité.
L’amiante est une catastrophe sanitaire. A compter du 1er juillet 2020, l’obligation de certification avec mention des opérateurs est obligatoire pour les diagnostics de l’amiante lors des travaux. Le texte impose la possession d’un certificat de compétence avec mention dans le domaine amiante. Il prévoit que « les différentes phases constitutives de la mission de repérage de l’amiante [avant-travaux] réalisées par un opérateur de repérage disposant de la certification avec mention dans le domaine amiante prévue par l’arrêté pris en application des articles R. 271-1 du code de la construction et de l’habitation et R. 1334-23 du code de la santé publique. »
L’Amiante se trouve sous forme de fibres minérales naturelles, appartenant aux groupes minéralogiques des serpentines ou des amphiboles. La réglementation concerne six variétés d’amiante : le chrysotile, la crocidolite, l’amosite, la trémolite-amiante, l’actinolite-amiante et l’anthophyllite.
Cependant, seulement 3 principaux types d’amiante ont été couramment employés directement dans le bâtiment.
Le chrysotile ou amiante blanc
Le chrysotile ou amiante blanc est la fibre d’amiante la plus fréquemment utilisée. Les fibres de chrysotile ont une grande flexibilité et d’excellentes propriétés de résistance à la chaleur. C’est la raison pour laquelle on les a utilisées dans le ciment et les toits. Les fibres sont souvent localisées sur les toitures, les cloisons et les sols notamment dans les fibrociments. On les trouve également dans les garnitures de freins, les joints d’étanchéité et de chaudière ainsi qu’employées comme isolant pour les tuyaux, les vannes et les appareils ménagers.
L’asmosite ou amiante brun
L’asmosite ou amiante brun a été utilisé le plus souvent comme isolant des tuyaux et plaques en ciment. On le trouve également dans les panneaux de matériau chauffant, les dalles de plafond et les isolants thermiques.
La crocidolite ou amiante bleu
La crocidolite avait l’avantage d’isoler les machines et les moteurs. Cette fibre amiantée possède de nombreuses propriétés d’où son utilisation très répandue dans l’industrie :
Haute résistance à la traction
Très souple
Durabilité à la chaleur
Adsorption thermique, électrique et acoustique
Résistance à la dégradation chimique, biologique et thermique
Grâce à ces propriétés, on l’a utilisée comme isolant pour tuyaux, en revêtements par pulvérisation et pour des produits cimentés. On la trouve également dans les panneaux isolants, les plafonds, les carreaux et l’isolation des moteurs à vapeur. La structure de l’amiante bleu est une structure fragile. Cette fragilité fait de la crocidolite l’un des types d’amiante les plus destructeurs. Elle se décompose facilement et est sujet aux moisissures.
La dangerosité de l’amiante est connue depuis 1906, suite à la constatation de l’inspection du travail qui a fait état de fibrose pulmonaire due à l’amiante dans des unités de transformation de l’amiante. La fibrose, comme l’asbestose est une pathologie non cancéreuse provoquée par l’amiante. Cependant, les fibres d’amiante peuvent provoquer des pathologies cancéreuses comme le cancer broncho-pulmonaire primaire et le mésothéliome (pleural et péritonéal). Il a fallu attendre 1945 pour que l’inhalation de poussières amiantifères soit considérée comme source de maladies. L’asbestose devient une maladie professionnelle en 1950. Cependant, malgré l’évidente dangerosité de l’inhalation de ces poussières, il faudra attendre la moitié des années 70 pour que les pathologies cancéreuses soient inscrites, par décret de 1976 dans les maladies professionnelles. A partir de ce moment, l’interdiction de l’amiante a été progressive.